Là où on galère encore

Parce que notre marque est encore loin d'être parfaite.

Notre objectif, c’est de fabriquer des vêtements qui abîment moins la planète et les humains. Pour y arriver, on sait que le chemin est encore long. Voici la liste de nos principales limites et les pistes de solutions pour essayer de les repousser.


S'il vous semble qu'on a oublié certaines ou si vous avez des idées pour surmonter nos limites, ça nous intéresse vraiment ! Écrivez-nous à hello@loom.fr pour nous en faire part.

Tracabilité des matières

Coton : depuis début 2019, nous n’utilisons que du coton bio, ce qui nous assure sa traçabilité (seule la labellisation bio permet de remonter de manière fiable jusqu’aux champs de coton).

Laine : les laines que nous utilisons sont d'origines diverses, que nous précisons sur les pages des vêtements, dans l'onglet "Origine" . Elles sont toutes "mulesing free" mais pas toutes bio. Nous essayons de les choisir RWS quand c'est possible.
Cuir : nous avons contacté les différents organismes et tanneries affirmant pouvoir assurer la traçabilité du cuir, mais nous sommes restés sans réponses.

Traçabilité de la production

L’industrie textile est une industrie qui comporte de nombreux acteurs : cultivateurs (pour le coton) ou éleveurs (pour la laine), filateurs, fabricants de tissu, teinturiers, confectionneurs… Cela fait beaucoup de monde. Dans la page Nos usines, nous donnons des détails sur les usines qui réalisent les principales étapes. Et sur chaque page produit, l'onglet "Origine" répertorie tous les lieux de la chaîne de production.

Utilisation de coton biologique

L’agriculture conventionnelle du coton représente 2% des surfaces cultivables de la planète mais 10% de la consommation de pesticides, avec tous les risques que cela comporte pour la biodiversité et la santé de ceux qui le cultivent, à court et moyen terme. Dans ce contexte, le passage au coton biologique paraît une évidence (nous avons même écrit un article sur le sujet). Depuis 2019, tous nos nouveaux produits et réassorts sont en coton bio certifié GOTS mais il nous reste encore du stock résiduel de vêtements en coton conventionnel pour certains modèles.

Utilisation de coton recyclé

Le coton recyclé possède un avantage certain : il évite de devoir refaire pousser du coton, ce qui engendre des économies d’eau et d’énergie normalement liées à son agriculture. Mais pour le reste, son impact environnemental est le même : il passe à travers le même processus industriel de filature - teinture - tricotage/tissage - confection. En fait, au départ, il y a même une étape industrielle supplémentaire pour retransformer les étoffes en fils de coton. Bilan : selon le rapport Climate Works 2018, si 40% des fibres textiles étaient recyclées dans le monde (ce qui serait déjà énorme), cela économiserait seulement 4.4% d’eau et 5.9% d’émissions carbone par rapport au système actuel. Pas de quoi casser trois pattes à un canard.

Deuxième problème majeur : le procédé mécanique pour transformer les étoffes en fibres abîme les fibres de coton en réduisant leur longueur et donc leur résistance. La qualité des fibres recyclées n’aura donc jamais la qualité des fibres d’origine. Les industriels doivent donc souvent l’associer avec d’autres matières (comme le polyester ou le polyamide) pour le renforcer.

Pour cette raison, nous utilisons du coton recyclé seulement pour les étoffes où la durabilité n’est pas nécessaire, comme c’est le cas pour le pochon de notre ceinture.

Utilisation de laine recyclée

Le sujet de la laine recyclée n’est pas fondamentalement différent de celui du coton recyclé : le bénéfice environnemental n’est pas énorme et la qualité de la fibre est forcément dégradée (elle sera moins douce, moins résistante et doit souvent être associée à d’autres matériaux). Néanmoins, le sujet mériterait d’être creusé pour deux raisons :

1- L’empreinte carbone liée à l’élevage des moutons est plus élevée que celle liée à l’agriculture du coton (pour vous donner une idée, à cause des émissions de méthane, l’élevage des moutons représente presque 50% des gaz à effets de serre de la Nouvelle-Zélande).

2- Les propriétés isolantes de la laine restent les mêmes, qu’elle soit recyclée ou non. Bref, cela peut avoir du sens d’utiliser de la laine recyclée pour certains produits, comme les couvertures (comme cela est pratiqué depuis des siècles) ou pour les vêtements isolants (comme le fait Patagonia).

Prochain chantier: Rien de prévu à ce stade, la laine recyclée ne représente pas une priorité pour nous. Nous l’envisagerons peut-être pour des produits où la douceur de la fibre est moins importante (ex : caban, veste...)

Utilisation de polyester / polyamide recyclé

Les matières synthétiques comme le polyester ou le polyamide sont en général dérivées du pétrole, et leur transformation requiert beaucoup d’énergie (extraction de pétrole, distillation, craquage, polymérisation…). Recycler ces matières demande moins d’énergie et émet donc moins de gaz à effet de serres que d’utiliser des matières vierges. En plus :

1- Il existe beaucoup de déchets plastiques à recycler : bouteilles en plastique usagées pour le polyester, filets de pêche pour le polyamide…

2- La qualité du polyester recyclé n'est pas très différente de celle du polyester normal (peut boulocher plus facilement et plus difficile d’obtenir des couleurs très claires mais rien de grave)

Pour autant, est-ce que le recyclage des matières synthétiques est une solution parfaite ? Loin de là.

Le recyclage n’est pas une boucle fermée infinie. D’abord, seule une petite partie des vêtements finissent dans les filières de recyclage et quand ils le sont, ils sont parfois très difficiles à recycler (ils sont souvent composés de plusieurs matières textiles). Ensuite, ces matières ne sont pas recyclables à l’infini : pour maintenir un niveau de qualité suffisant, il faut souvent y ajouter de la matière vierge.

Mais surtout, fabriquer un vêtement en matières synthétiques recyclées demande certes un tout petit peu moins d’énergie, mais la réduction de consommation est marginale. En effet, la production des fibres textiles n’émet que 15% des gaz à effet de serre de la fabrication d’un vêtement. Le reste de la fabrication, qui émet 85% des gaz à effet de serre, reste inchangé : il faut quand même broyer les fibres, les filer, les tisser, les blanchir, puis confectionner le vêtement, le transporter, etc.

Enfin, dire que les vêtements sont “recyclables” ou “recyclés” peut maintenir les consommateurs dans l’illusion qu’on peut continuer à consommer sans que cela ait d’impact sur l’environnement, et nous éloigne donc de la seule solution viable : réduire notre consommation.

Prochains chantiers :

- Fabriquer nos vêtements avec du polyamide ou du polyester recyclé ne représente pas la solution magique à la pollution générée par l’industrie textile. Néanmoins, dans les situations où on aurait à choisir entre de la matière synthétique vierge ou de la matière synthétique recyclée, nous choisirons la matière recyclée qui diminue un petit peu l’impact environnemental du vêtement, à condition que cela ne diminue pas significativement la durée de vie de nos vêtements.
- Concevoir le prochain maillot de bain Loom avec du polyester recyclé (à partir de déchets de type bouteilles en plastiques) ou du polyamide recyclé (à partir de déchets de type filets de pêche, moquettes, airbags…).

Mise à jour janvier 2022 : Nous utilisons du polyester recyclé pour notre maillot de bain depuis l'été 2021

Mise à jour mai 2023 : Finalement on a creusé et c'est pas une si bonne idée ce polyester recyclé. Voilà tout un article qui parle du sujet.

Utilisation de gomme recyclée

Les semelles des baskets sont généralement en gomme (un mélange de caoutchouc naturel et synthétique). Pour nos baskets, on a testé une semelle à base de gomme recyclée à partir des chutes de matière de l’usine. C'est ce qu'on appelle du recyclage “pre-consumer” : en gros, l’usine récupère les semelles défectueuses ou non conformes de sa ligne de production et les refond pour en faire de nouvelles. Par rapport à un recyclage “post-consumer” (i.e après que la basket a été montée et portée), la qualité est meilleure car la matière première est bien plus homogène. Mais en testant cette semelle recyclée à l’abrasion, elle s’est avérée 30% moins résistante qu’une semelle en gomme non-recyclée. Ce n’est pas surprenant : les matières recyclées sont généralement moins stables que les matières vierges. Donc si les baskets durent 3 ans avec une semelle normale, elles ne dureraient plus que 2 ans avec une semelle recyclée ! On a donc choisi de rester sur une semelle en gomme vierge. Au niveau environnemental, ce qu’on gagnerait avec une semelle recyclée ne pourrait jamais compenser cette diminution de durée de vie. Pour mieux comprendre, prenons un exemple. Si on gagne 1kg CO2 de gaz à effet de serre grâce à une semelle recyclée, mais qu'une semelle plus résistante augmente la durée de vie de la basket de 30% et que la production de la basket émet 20kg CO2, on diminue au final les de gaz à effet de serre de 30%*20-1 = 5kg CO2.

Diminution de la toxicité de la teinture

La teinture est un procédé hautement chimique, avec beaucoup de composés potentiellement dangereux pour la santé ou pour l’environnement via les eaux usées (par exemples : les colorants azoïques, potentiellement cancérigènes, ou les tensio-actifs NPE, nocifs pour la fertilité). L’ensemble de nos tissus sont teints en Europe (où la législation sur le traitement des eaux usées est stricte) et labellisés OEKO-TEX ou GOTS, des labels encore plus stricts que les réglementations REACH en vigueur dans l’Union Européenne sur l’utilisation des composés chimiques. Pas de risque de “rivières rouges”, contrairement à certaines autres régions du monde. Nous nous assurons entre autres de l’absence :
- d’alkyphénols (utilisés pour la teinture des vêtements) : nos teintures sont réalisées au début du processus (soit sur le fil, soit sur la matière) et nos étoffes sont certifiées OEKO-TEX ou GOTS jusqu’à leur confection.
- de phtalates (utilisés pour l’impression sur vêtements) : aucun de nos vêtements ne comportent d'impression

Mais les teintures que nous utilisons contiennent toujours certains procédés chimiques qu’on pourrait être tenté d’éliminer totalement en ayant recours aux teintures “naturelles” par exemple. Problème : plus on limite l’utilisation de composants chimiques, plus on risque de diminuer la solidité de la teinture et donc la durée de vie du vêtement. Ainsi les teintures naturelles tiennent beaucoup moins longtemps que les teintures synthétiques, à moins d’y ajouter des “mordants” chimiques pour fixer la teinture...

Prochain chantier : la teinture est encore un domaine que nous connaissons mal et nous devons approfondir nos connaissances sur le sujet avant de nous engager sur un quelconque chantier. Nous écrirons un article dédié à ce sujet pour partager nos découvertes et les décisions qui en ont découlé.

Mise à jour janvier 2022 :
- Nous avons lancé une gamme sans teinture

Diminution de la toxicité des apprêts chimiques

Les apprêts chimiques sont utilisés pour modifier l’aspect final des vêtements. Avec la teinture, ils sont l’autre étape de fabrication où la toxicité générée peut être importante. Exemples : les résines formaldéhydes potentiellement cancérigènes pour diminuer le rétrécissement ou la froissabilité (comme sur certains vêtements “Repassage facile”) ou les PFC (des composés perfluorés) potentiellement perturbateurs endocriniens permettant de renforcer l’imperméabilité des vêtements. Par le passé, certains vêtements Loom recevaient des apprêts chimiques, comme notre chemise intachable ou notre maillot de bain (le tissu principal était traité pour éviter la décoloration par le chlore et le sel, et le filet pour être déperlant et sécher rapidement). Nous avons décidé de ne plus utiliser ces apprêts en particulier les PFC : nous travaillons actuellement à développer un maillot de bain sans résine et nous avons arrêté la production et la commercialisation de la chemise intachable.

Nos produits en laine passent en machine : chez la plupart des marques, les propriétés infeutrables de la laine sont obtenues grâce à l’usage de résines et autres apprêts chimiques possiblement perturbateurs endocriniens. Nous avons opté pour un traitement électrique (traitement plasma), sans danger de toxicité. À présent, toutes les étoffes que nous utilisons sont certifiées GOTS ou au moins OEKO-TEX, des labels encore plus stricts que les réglementations REACH en vigueur dans l’Union Européenne sur l’utilisation des composés chimiques.

Prochain chantier : Nous n’utilisons plus de résines chimiques pour améliorer les performances de nos tissus, nous étudions plutôt des enzymes non toxiques (comme c’est le cas pour tous nos produits en maille circulaire dont la réduction du boulochage est obtenue par « bio polishing ») ou des solutions mécaniques (comme c’est le cas pour nos pulls en laine, traités électriquement pour passer en machine). Pour nos vêtements plus techniques (comme notre maillot de bain), nous utiliserons uniquement des textiles sans PFC.

Mise à jour janvier 2022 :
- Le tissu de notre maillot de bain est dorénavant sans traitement "dry speed"

Diminution des microfibres dans l'océan

Nous le mentionnons dans nos engagements : nous utilisons le moins de fibres synthétiques possible (polyester, polyamide, elasthanne, acrylique) pour minimiser le déversement des microfibres dans les océans suite aux lavages. Néanmoins, nous en utilisons ponctuellement quand nous ne trouvons pas de solutions alternatives. Typiquement, il n’existe pas d’alternative à l'élasthanne pour donner de l’élasticité aux chinos, chaussettes ou boxers.

Mais contrairement à ce qu’on lit souvent, en ce qui concerne les rejets de micro-fibres, les matières synthétiques ne sont pas le seul problème : les vêtements en coton rejettent des micros-fibres et si elles sont teintes, elles se dégradent aussi mal dans l’eau que les fibres plastiques. Il est donc aussi problématique d’utiliser des matières synthétiques que des matières naturelles teintes. Or, à moins que les gens s’habillent tous en couleur écru, nous ne pouvons pas renoncer complètement à la teinture.

La seule manière de limiter ces rejets de microfibres est donc de fabriquer des textiles plus résistants (fibres longues, filature ringspun ou compact, retors, tissage ou tricot dense etc.) : ça tombe bien, c’est notre obsession numéro un.

Prochain chantier : développer une gamme de vêtements sans teinture.

Mise à jour janvier 2022 :
- Nous avons lancé une gamme sans teinture

Empreinte carbone de la livraison

Nous sommes une entreprise de e-commerce : nous vous livrons des vêtements via des véhicules de livraison qui consomment du carburant. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, faire ses courses en ligne a une empreinte carbone bien moindre que prendre sa voiture pour aller faire du shopping : en e-commerce, les émissions de CO2 sont en effet partagées entre tous les colis transportés par le véhicule de livraison. Vous pouvez vous amuser avec ce simulateur si vous voulez comparer les deux méthodes. Par contre, si vous faites vos courses à pied, en vélo, ou en transport en commun, alors c’est beaucoup mieux d’aller direct en magasin plutôt que de vous faire livrer.

Prochain chantier : Ce sur quoi nous travaillons en permanence, c’est de diminuer notre taux de retours et d’échanges de vêtements. Car un vêtement qui fait beaucoup de route ce n’est bon pour personne : ni pour nos finances, ni pour vous qui devez renvoyer vos colis, ni pour la planète :)

Mise à jour janvier 2022 : Nous prévoyons d'ouvrir une boutique à paris dans les 6 prochains mois

Mise à jour mai 2023 : La boutique parisienne est ouverte ! Passez nous voir au 4 rue Barbette, dans le Marais

Diminution de l'impact environnemental des emballages

Nous utilisons deux types d’emballages dans la production : les emballages utilisés pour livrer les colis Loom chez vous, et les emballages plastiques transparents dits “polybags” pour transporter les vêtements des usines jusqu’à l’entrepôt logistique.

Pour diminuer l’impact environnemental de notre emballage final, nous avons choisi des enveloppes en kraft, et nous vous expliquons pourquoi ici. Pour les plus grosses commandes, nous utilisons des cartons, fabriqués en Ile-de-France, dont le bois est issu de forêts européennes gérées durablement. Et comme tous les cartons, ces emballages sont vraiment recyclables : non seulement la technologie de recyclage existe, mais la filière est plutôt bien en place en France. Bref, vous pouvez le mettre dans la poubelle à recycler et il donnera naissance à un nouveau petit carton.

Concernant les polybags : après fabrication, toutes les usines emballent les vêtements dans ces sacs plastiques, pour les protéger pendant le transport jusqu’aux entrepôts des marques. Mais comme ce sac est un peu moche, beaucoup de marques le jettent puis ré-emballent le vêtement dans du papier de soie avant de vous l’envoyer. C’est aussi ce qu’on faisait au début. Puis on s’est rendu à l’évidence : ce n’est pas très écologique d’utiliser deux emballages plutôt qu’un seul. Alors on a décidé de laisser nos vêtements dans ce plastique. Cela permet aussi de compenser la moindre résistance du kraft par rapport au plastique (on vous renvoie à cette page pour plus de détails) : si l’emballage d’expédition se déchire un peu, votre t-shirt blanc est quand même à l’abri de la pluie. Malheureusement, comme tous les emballages en polyéthylène souple, nos polybags ne sont pas recyclables depuis le domicile des particuliers car il n’existe pas de filière dédiée. Donc le mieux qu’on puisse faire, c’est utiliser des polybags en plastique recyclé (c’est ce qu’on fait depuis 2019). Sachez quand même que son empreinte carbone est relativement faible : 200 sacs en plastique polluent autant qu’un t-shirt en coton par exemple.

Prochains chantiers :
- L’idéal serait de retirer complètement nos polybags, mais ce n’est pas pour tout de suite : il faut d’abord qu’on mette en place des processus spéciaux avec nos usines pour ne pas abîmer ou salir les vêtements pendant le transport.
- D’autre part, nous savons que les pochettes kraft utilisées pour vous envoyer des colis ont tendance à se déchirer en cas d’humidité excessive (quand il pleut quoi). Nous étudions d’autres types de kraft plus résistants.

Mise à jour janvier 2022 :
- Après avoir longuement réfléchi à la question des emballages, on s'est rendu compte que c'était une mauvaise idée de mettre notre énergie sur ce sujet : tous nos emballages polluent, mais ce n’est vraiment rien à côté de l’impact carbone d’un vêtement. Celle d’un t-shirt en coton, par exemple, c’est 7000g d’équivalent CO2* - c’est-à-dire 350 fois plus que notre pochette en kraft. Alors ne vous y trompez pas : l’important, ce n’est pas d’avoir un emballage “éco-responsable”, c’est de n’acheter que les vêtements dont vous avez vraiment besoin.

Empreinte carbone de nos serveurs

Les data centers comptent parmi les plus gros pollueurs de la planète : ils consomment environ1 0% de l’électricité mondiale. Chez Loom, nous avons deux hébergeurs : OVH pour notre blog et Google Cloud (via Shopify) pour notre site de e-commerce. OVH dit être vigilant sur la question et installe même des éoliennes. Mais c’est surtout Google Cloud qui a fait un super boulot sur la question (après tout, la patronne s’appelle Diane Greene, ça ne s’invente pas). Depuis 2017, 100% de leur énergie vient de ressources renouvelables. Bien sûr, ce pourcentage reste assez théorique : la production de l’énergie solaire et éolienne varie dans le temps, alors que la demande de Google est plus ou moins constante. Une partie de l’énergie vient donc forcément d’énergie non renouvelable, type fioul ou charbon.

Mais sur ce sujet aussi, nos efforts doivent se porter sur la réduction de notre consommation. C’est pour cela que nous cherchons à réduire les poids de nos pages internet, notamment en s’interdisant d’y héberger des vidéos (qui représentent plus de 80% du volume de données échangées sur internet).

Prochain chantier : Faire en sorte que notre site internet ait une plus grande sobriété énergétique. Cela passe par deux choses : 1/ avoir des pages moins lourdes pour consommer moins de données et donc consommer moins d’électricité au niveau des serveurs 2/ avoir une démarche plus “low tech” dans les technologies utilisées pour ne pas participer à l'obsolescence programmée des ordinateurs/smartphones des utilisateurs (dont le renouvellement forcé consomme beaucoup d’énergie et de ressources).

Réparabilité

Porter un vêtement un an de plus, c’est réduire son empreinte carbone de 24%. Nous encourageons donc nos clients à réparer leurs produits. S’ils ont un produit défectueux, on leur propose un forfait pour couvrir les frais de réparation chez un retoucheur de quartier. S’ils ont fait un accroc ou ont perdu un bouton, on les conseille sur la meilleure manière de réparer.

Prochains chantiers :
- Claire a rejoint l’équipe Loom en mars 2020 et est référente sur ce sujet. Elle a notamment pour mission de rédiger des conseils accessibles à tout le monde pour aider à réparer facilement nos vêtements et de montrer qu’un vêtement reprisé, reteint c’est vachement beau.
- Nous sommes également en train d’étudier la possibilité de mettre en place un “repair e-shop” pour acheter sur notre site des éléments de remplacement de nos vêtements pour allonger leur durée de vie. Pour l’instant, nous n’avons pas encore ni la taille, ni la rentabilité, ni les ressources suffisantes pour prendre en charge nous-même cette réparation (comme le fait Patagonia) mais nous espérons y arriver un jour.
- Enfin, il faut faire en sorte de rendre nos vêtements plus facilement réparables. Nous devons donc intégrer la notion de “facilité de réparation” au moment de la conception de nos produits. 

Mise à jour janvier 2022 :
- Nous avons testé et documenté plein de manière d'entretenir nos vêtements. Grâce à cette nouvelle connaissance, nous pouvons mieux conseiller nos client.e.s et les personnes qui lisent nos conseils.

Fin de vie

Dire qu’on peut recycler ou réutiliser les vêtements en fin de vie a quelque chose d’intellectuellement très séduisant : on a l’impression de pouvoir “fermer la boucle”, ne générer quasiment aucun impact et donc consommer à l’infini. Pas étonnant que les acteurs de la fast fashion communiquent beaucoup sur cette possibilité, en installant par exemple des bornes de recyclage en magasin pour que les clients y déposent leurs vêtements.

La réalité est beaucoup moins séduisante, pour deux raisons principales :

1/ Si on regarde ce que deviennent les vêtements déposés en borne de recyclage en France, on est très loin du “recyclage en boucle fermée” :
- Seuls 6% des vêtements donnés sont revendus tels quels en boutique seconde main en France.
- 55% des vêtements sont exportés en Afrique… et finissent dans des gigantesques décharges à ciel ouvert.
- Le reste des vêtements est recyclé, mais pas du tout en boucle fermée. Aujourd’hui, les technologies ne permettent pas de générer des matières de suffisamment bonne qualité pour fabriquer d’autres vêtements. L’immense majorité des vêtements sont donc aujourd’hui “infra-recyclés”, c’est-à-dire transformés en chiffons, en isolants ou en rembourrages pour sièges de voiture par exemple.

2/ Affirmer qu’on peut recycler les vêtements à l’infini maintient les consommateurs dans l’illusion qu’on peut toujours consommer autant… Cela peut créer un “effet rebond”, entretenu par certaines marques de fast fashion qui donnent même des bons de réduction quand les clients viennent déposer leurs vieux vêtements en bornes de recyclage.

Le paradoxe est donc le suivant : alors qu’on voit partout des marques parler de “recyclage” de vêtements, on n’en jamais détruit autant dans le monde. La communication sur un recyclage en fin de vie semble donc assez contre productive.

Cela ne signifie pas qu’il faut arrêter de déposer ses vêtements en bornes de recyclage ou de faire des efforts pour fabriquer des vêtements plus facilement recyclables. D’ailleurs, chez Loom, depuis 2020, nous intégrons la notion de “facilité de recyclage” au moment de concevoir nos produits (par exemple en remplaçant les oeillets métalliques par des oeillets brodés quand cela est possible).

Mais chez Loom, ce n’est pas sur la fin de vie qu’on a choisi de mettre notre énergie. Pour nous, le premier combat est de réduire notre gigantesque consommation de vêtements. Par exemple, si on doit choisir entre rendre un vêtement plus facilement recyclable et un vêtement plus durable, notre choix se portera toujours sur la 2e option.

Seuil de frais de livraison

Notre seuil de frais de livraison offerts est à 100€ - un niveau assez standard dans le e-commerce d'habillement. Cela nous évite de perdre de l'argent sur les petites commandes et cela incite les gens à mutualiser leurs achats chez nous et donc diminuer l'impact écologique de la livraison. Néanmoins, on est conscients que cela peut aussi inciter nos clients à ajouter plus d'articles dans leur panier et donc que cela répresente une forme d'incitation à la consommation.

Prochain chantier : mettre en place des livraisons Mondial Relay (moins chères que Colissimo) pour proposer des frais de livraison moins chers et moins inciter à atteindre le palier de 100€

Amélioration des conditions de travail

Pour minimiser les risques de mauvaises conditions de travail, nous travaillons avec des fournisseurs dans des pays où la loi protège correctement les salariés (France, Portugal, Espagne, Italie), et où le salaire minimum est supérieur au salaire vital. Nous travaillons également avec des partenaires dans une relation de confiance : nous leur rendons visite en moyenne deux fois par an, et par le passé, nous avons interrompu des collaborations en constatant une sous-traitance ou des pratiques douteuses. La combinaison de ces deux facteurs (lois du pays et proximité avec nos usines) nous semble la meilleure garantie pour des conditions de travail dignes. Cela vaut pour les usines qui confectionnent et lavent nos vêtements (niveau 1) mais également pour celles qui tissent, tricotent et teignent nos étoffes (à l’exception de notre chino où on ne connaît que notre ennoblisseur, pas notre tisserand) (niveau 2). Cependant, nous n’avons pas ce niveau de connaissance pour l’ensemble des usines qui fabriquent et teignent nos fils (niveau 3) ni pour les fermes et usines qui fournissent notre matière première (niveau 4).

Prochains chantiers :
- Nous poursuivons nos efforts pour ne travailler qu’avec des usines en France, Portugal, Italie et Espagne, tout en sachant que cela est impossible dans certains cas. Par ces efforts, non seulement nous éliminons les risques de mauvaises conditions de travail mais nous encourageons une relocalisation de l’industrie textile.
- Les boucles de nos ceintures sont fabriquées en Chine. On essaye de pousser notre fournisseur français à trouver une solution pour les produire plus localement (mais il nous dit qu’on obtiendra pas la même qualité) et on cherche en parallèle d’autres fournisseurs qui produisent en Europe et dont on peut aller visiter les usines.
- Nous essayons de connaître tous les fournisseurs de niveau 3 et 4. Si ces derniers ne sont pas situés dans les pays identifiés précédemment, nous tentons de trouver un fournisseur équivalent et plus proche, capable de nous apporter une qualité équivalente, même si cela nous coûte plus cher (c’est toujours le cas). Ces efforts sont rendus difficiles par notre contrainte de sourcer des matières premières certifiées GOTS et de qualité : cela diminue le nombre d’usines capables de fournir les produits que nous recherchons.
- Pour nous forcer à tenir ces objectifs, nous mentionnons sur toutes nos pages produit (dans l’onglet origine) le nom, la ville et le pays des usines impliquées dans sa fabrication. Si nous ignorons ces informations, nous l’indiquons également.

Amélioration du bien-être animal

LAINE
Nous utilisons de la laine “mulesing free” (le mulesing une pratique douloureuse, courante en Australie, visant à retirer une partie de la peau périanale des moutons et éviter la ponte de larves par certaines mouches), certifiée GOTS, RWS et issues des fermes Fuhrmann (Patagonie). C’est presque les meilleures garanties pour s’assurer que les moutons vivent dans des bonnes conditions et ne souffrent pas pendant la tonte ou le transport. Pour faire mieux, il faudrait prendre de la laine française et aller visiter régulièrement les fermes.

CUIR
Le cuir est un co-produit de l’élevage industriel de bovins, élevé pour sa viande, dont les pratiques en terme de bien-être animal sont régulièrement dénoncées. Nous avons écrit un long article pour comprendre tout ce qu’implique l’utilisation de cette matière. À l’heure actuelle, il est impossible de garantir un élevage sans souffrance animale, mais nous pensons qu’à court terme, la meilleure stratégie en faveur du bien-être animal est de faire disparaître l’élevage industriel et de favoriser le maintien et de le développement des petits élevages extensifs et aux pratiques vertueuses. Pour cela, nous choisissons du cuir produit en Europe et nous poussons pour un système de traçabilité du cuir qui permette de choisir des peaux provenant des élevages les plus vertueux. Concrètement, cela veut dire que : Nous choisissons du cuir bovin. L’intérieur de certaines chaussures est aujourd’hui en cuir de porc, et étant donné les conditions actuelles d’élevage, la probabilité que le porc n’ait pas souffert est la même que de gagner au Loto. Nous passons par des tanneries de confiance au Portugal et en Espagne et un cuir d’origine européenne, qu’on sait a priori plus respectueux du bien-être animal et moins polluant que les autres.

Prochain chantier : Nous remonterons au maximum la filière du cuir pour pouvoir garantir que les peaux sont issues d’élevages traditionnels pastoraux avec le moins de souffrance animale possible. Notre pouvoir économique est très limité (notre chiffre d’affaires est ridicule par rapport à celui des grosses marques) mais en écrivant ce genre d’article et en parlant de ce sujet avec nos différents interlocuteurs, nous espérons pouvoir contribuer à faire évoluer la filière cuir sur la question de la traçabilité.

Mise à jour janvier 2022
- Laine : Pour des raisons de qualité, nous avons changé de laine pour nos pulls. Elle est dorénavant Australienne, mulesing free mais pas bio. Nous travaillons pour qu'elle soit RWS pour l'hiver 2022. La laine de nos chaussettes vient d' Australie et d'Amérique du Sud et elle est certifiée RWS.
- Cuir : nous avons contacté les différents organismes et tanneries affirmant pouvoir assurer la traçabilité du cuir, mais nous sommes restés sans réponses.

Proposition de vêtements grandes tailles

La plupart de nos vêtements sont proposés du XS au XL. Le développement de tailles XXL ou 3XL est complexe car ces tailles nécessitent un patronage spécifique (les gradations ne sont alors plus linéaires : on a déjà essayé et on s’est planté en beauté) et qu’il est difficile de trouver des modélistes compétents sur ce sujet. D’autre part, elles nécessitent un volume de ventes élevées : ce sont des tailles relativement peu vendues et qui peuvent générer du sur-stock et donc des coûts supplémentaires, ce qui peut mettre en péril la rentabilité de notre entreprise. Au début, nous pensions que proposer des plus grandes tailles n’était pas de notre responsabilité mais en nous renseignant plus sur la grossophobie et ses conséquences, nous avons pris conscience que, en tant que marque de mode, nous ne pouvions tout simplement pas ignorer le sujet.

Prochains chantiers :- Pour le vestiaire hommes, nous allons introduire petit à petit des vêtements en 2XL et 3XL. Pour les vestiaire femmes, nous souhaitons proposer ces tailles dès le lancement. Vous êtes concerné·e et vous voulez nous filer un coup de main ? Répondez à ce questionnaire pour les grandes tailles de notre vestiaire homme ou à celui pour le vestiaire femme.
- Nous partagerons ce que nous avons appris de cette expérience afin que d’autres marques puissent elles aussi facilement proposer des vêtements de plus grandes tailles.

Mise à jour janvier 2022 :
- Nous avons lancé la collection femme en allant jusqu'au 48 et 3XL

Externalisation de nos activités

Nous travaillons avec plusieurs prestataires, chez qui nous ne fixons pas nous-mêmes les conditions de travail : Logtex (France) pour le stockage et l’expédition de nos vêtements, SMT (France) pour les tests de résistance de nos produits, Auditia (France) pour notre comptabilité, Colissimo (France) pour la livraison des commandes, La quasi totalité sont basés en France (ce qui garantit des conditions de travail digne), sauf l’agence en charge de notre développement web, basée en Ukraine. Nous adorons travailler avec cette agence : le travail est super bien fait, les gens sont sympas, on s’envoie des cadeaux, des photos et des blagues… et bien sûr, cela nous coûte au moins moitié moins cher qu’en France. En plus, les postes dans le développement informatique sont bien rétribués dans ce pays. Néanmoins, nous sommes conscients que la protection sociale y est beaucoup plus faible qu’en France et que des échanges par e-mail ne remplaceront jamais une vraie relation de proximité.

Prochain chantier : Nous chercherons une agence de développement informatique en France une fois qu’on aura atteint le seuil de rentabilité (on espère en 2021).

Mise à jour octobre 2022 : Nous travaillons désormais avec une (super) agence de développement web basée en France : Apotech Studio.

Utilisation des GAFAM

Nos ordinateurs sont des Mac, nos boîtes mails sont sur Gmail, on a des comptes Insta et Facebook et il nous arrive même de commander des trucs sur Amazon... Même si des outils open sources et des alternatives éthiques existent, nous utilisons les outils desGAFAM, ce qui (à notre toute petite échelle) renforce la position monopolistique de ces entreprises. Si nous les utilisons, c’est que leurs outils sont de loin les plus performants sur le marché… et nous n’avons pas vraiment envie de rallonger nos journées de travail. Les outils alternatifs que nous avons testés ne sont pour l’instant tout simplement pas à la hauteur. Malheureusement, on ne peut pas être de tous les combats.

Prochain chantier : Rien de prévu pour l’instant, on croise les doigts pour que Framasoft devienne aussi performant que la suite Google.

Parité et inclusivité

Au sein de l’équipe Loom, nous sommes 4 femmes et 4hommes. L’entreprise prend en charge le congé de co-parentalité de façon à ce qu’il soit de même durée que le congé maternité assuré par l’état. Notre grille de salaires est fixe, transparente et transversale à tous les métiers afin d’éviter toute discrimination salariale. Nous nous efforçons d’éliminer de nos pratiques tous les comportements ou blagues misogynes, homophobes, racistes, grossophobes ou validistes. Nous nous formons en continu sur ces sujets et sur celui des discriminations en général. Nous avons conscience de la relative homogénéité de notre équipe mais nous nous heurtons à une impasse : la discrimination positive étant interdite en France, nous ne pouvons pas conditionner notre recrutement à l’appartenance à une minorité.

Prochain chantier : Pour nos futurs recrutements, nous allons revoir nos critères de sélection et les endroits de diffusions des offres d’emplois afin de favoriser les candidatures des personnes plus sujettes à la discriminations à l’emploi.